030 - L'importance de voir ses photos publiées - Renaud Philippe

Podcast

3 déc.

Mon invité cette semaine est Renaud Philippe, photographe documentaire basé au Quebec recommandé par Olivier Laban Mattei lors de son podcast.

Dans cet épisode, nous allons parler de créer des liens, de la responsabilité de partager une histoire qu’on nous confie, d’esthétisme, de l’importance des séries photo par rapport aux images individuelles, de laisser-aller et d’errance, de travailler pour la presse, de faire voyager la parole des gens, d’objectivité, d’engagement personnel, d’aller de l’avant, mais surtout, on va parler de la nécessité d’être rentable pour pouvoir tenir ses engagements

Bienvenue dans l'oeil de Renaud Philippe.

A propos de l’invité: Renaud Philippe

Site web : www.renaudphilippe.com

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Legos de l’épisode:

“ Quand je travaille sur un sujet, j’y vais, j’y retourne, je prends du recul, je développe des liens et la photographie que je fais est basée sur ces liens. ”
“ (J’essaie) d’utiliser la photographie non pas comme un médium d’information mais comme un language. ”
" Il faut que (les gens avec qui je travaille) comprennent la raison de ma présence, la raison du fait que je prenne des photos. "
" Mon premier réflexe, c’est pas d’envoyer des courriels… pour avoir une garantie de publication… c’est de réfléchir à comment je vais travailler sur le sujet, à le financer. ”
" Il y a une responsabilité, on ne fait pas ça pour son propre plaisir, il faut que ça soit publié. Quand quelqu’un nous ouvre la porte de sa maison, de son intimité, on lui fait une promesse… qu’on va partager cette histoire. “
" En tant que photographe, je ne me pose pas la question Comment je vais rendre cette image belle? ”
" Esthétique, mais pas esthétisante: il n’y a pas une volonté qu’elles (les images) deviennent plus esthétiques que le réel peut l’être.”
" C’est quoi une belle image? Il y en a tellement que ça ne veut plus rien dire, une belle image. "
“ Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’image, c’est la série d’images, c’est de faire en sorte que la personne qui n’est pas sur les lieux puisse non seulement apprendre son contexte mais également se sentir présent. “
“ La photographie de rue, c’est un laisser aller à la recherche de certains éléments… qui vont raconter l ‘histoire de façon visuelle. “
" J’aime beaucoup l’idée d’errance et de laisser les choses se produire. “
" Quand on travaille pour un média, on arrive à la recherche de quelque chose. ”
" Dans des projets qui sont plus au long cours, c’est magnifique de se laisser aller, d’errer. “
" Photographier peut devenir quelque chose de lourd quand on est dans une démarche de On veut, on veut tellement…”
" Faire une photographie d’autant de souffrance, ça amène en soi-même énormément de réflexion… Est-ce qu’on profite de la souffrance des autres? Mais ce type de photos, c’est d’abord un geste humaniste. ”
“ Les gens qui vivent des injustices en sont conscients… et le rôle des médias et de la photographie, c’est de raconter l’histoire de ces gens, parce qu’il y a un désir de partager… d’être la courroie de transmission, pas de donner la parole mais d’amener à ce qu’elle voyage. “
" Tout repose sur le lien qu’on crée avec les gens. "
" La photographie, c’’est pas une chose objective du tout… il faut faire confiance à son point de vue et l’exprimer en images. ”
" Les images, c’est pas la priorité, la priorité c’est le lien créé avec l’artiste pour outrepasser les restrictions auxquelles tous les photographes doivent se soumettre pour essayer d’aller chercher quelque chose de plus intime. ”
" C’est toujours l engagement personnel qu’on met dans un sujet ou une démarche qui fait la différence. “
" La photo doit être un boulot si on veut remplir la promesse qu’on fait aux gens qu’on photographie. ”
" Journalisme et photographie ne peuvent être qu’une seul (et même) chose. ”
" Quand on va de l’avant, quand on part faire le travail, les choses se produisent. ”